La persistance de la sécheresse préfigure un début de changement climatique (responsable)

La persistance de la sécheresse préfigure un début de changement climatique (responsable)

lundi, 14 novembre, 2016 à 11:01

.-(Propos recueillis par Hajar EL FAKER)-.

Rabat  – La persistance de la sécheresse constitue la manifestation éloquente d’un début de changement climatique, dont les impacts se font de plus en plus sentir dans un pays comme le Maroc ayant subi de plein fouet, durant trois décennies de sécheresse, des mutations profondes sur les plans écologique et socioéconomique, selon Fatima Driouech, chef du Centre national du climat, relevant de la Direction de la météorologie nationale (DMN).

“Cette persistance de la sécheresse est responsable de l’amplification de la désertification qui est d’ailleurs plus dangereuse que la sécheresse chronique”, a relevé Mme Driouech dans un entretien à la MAP, faisant observer que les variations du climat ont significativement influé sur les ressources hydriques, agricoles et forestières du pays, ainsi que sur son système socioéconomique (exode rural, augmentation de la pauvreté, vulnérabilité rurale et urbaine…).

En fait, explique-t-elle, au Maroc, des années ou des épisodes secs ou humides ne sont pas quelque chose de nouveau en soit, mais avec le changement climatique leur distribution spatiale, leur fréquence et leur intensité peuvent changer dans un sens ou dans un autre.

“Ces changements ne peuvent être perçus de façon objective et fondée sans une considération dans le cadre de l’évolution, soit des périodes suffisamment longues pour que cela ne soit pas un résultat du hasard statistique ou d’une mémoire humaine affaiblie par le ressenti actuel”, poursuit-elle.

En considérant les 40 dernières années, une certaine tendance vers la hausse de la sécheresse a été constatée dans certaines régions du Royaume et en particulier pour la fin de la saison pluvieuse, soutient-elle, notant toutefois que “ces tendances restent moins significatives que celles de la température”.

Elle relève aussi que les changements futurs du climat dépendent de l’évolution des concentrations futures des gaz à effet de serre (GES), qui seront émises à l’échelle mondiale et qui dépendent, à leur tour, de plusieurs aspects, notamment de la consommation énergétique, des évolutions socioéconomiques et de la démographie.

“Les évolutions futures du climat, au Maroc comme partout ailleurs, sont donc déterminées par la trajectoire des émissions que choisira la communauté internationale”, dira-t-elle, estimant que si les effets des changements climatiques futurs dépendent certes des émissions futures, “l’adaptation a un apport capital”.

Car, il ne faut pas perdre de vue les efforts qui sont entrepris à l’échelle internationale dans ce domaine, notamment à la faveur de l’Accord de Paris et dont les fondements de mise en application font l’objet de la COP22, souligne la même responsable.

A l’échelle nationale, Mme Driouech évoque les stratégies d’adaptation visant à minimiser l’impact des aléas climatiques sur les différents secteurs socioéconomiques, particulièrement celui de l’eau, grâce à la politique des barrages qui a montré ses preuves et son apport incontournable, ajoutant que “le champ de l’adaptation est vaste et les possibilités qui s’offrent aujourd’hui sont plus prometteuses”.

A cet effet, elle rappelle que le Maroc a soumis sa Contribution Prévue Déterminée au niveau National (CPDN) où il prévoit une baisse de plus de 30 pc de ses émissions d’ici 2030, tout en assurant un développement durable et continu. “Cet acte courageux et mesuré sert aussi de leçon à beaucoup d’autres pays et notamment aux grands émetteurs”, soutient-elle.

Selon elle, le changement de la composition chimique de l’atmosphère a altéré et altère le climat en induisant un réchauffement d’autant plus intense que les émissions de GES se traduisent dans les faits par la hausse des niveaux des mers, la fonte des étendues de glace et l’augmentation des extrêmes climatiques, au risque d’hypothéquer l’équilibre des écosystèmes et partant la survie du genre humain.

Elle met, aussi, en avant la responsabilité des GES d’origine humaine, une donne irréfutable démontrée par un grand nombre d’études scientifiques, dont les différents rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Et l’interviewée de souligner que la Direction de la météorologie nationale, consciente du besoin pressant en aide à la prise de décision à l’instar de tous les secteurs sensibles au climat, a mis en place un programme “Changement climatique” qui s’articule autour de trois piliers, en l’occurrence le suivi-détection, les projections climatiques et la contribution aux études et travaux d’impact.

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