Ferme digitale : quand le numérique bouleverse l'agriculture

VIDÉO. Le monde paysan n'échappe pas à la révolution "digitale". Des start-up promeuvent cette agriculture 2.0 au sein d'une association.

Par et

Temps de lecture : 3 min

Le point du soir

Tous les soirs à partir de 18h

Recevez l’information analysée et décryptée par la rédaction du Point.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

C'est une ancienne aciérie aux portes de Paris. Un grand bâtiment sous verrière, longtemps laissé en friche, que des investisseurs avisés ont transformé en une pépinière d'entreprises. Malgré son passé industriel, ses locataires appellent pourtant le lieu la Ferme... digitale. C'est en effet sous ce nom que s'est fait connaître l'association de cinq start-up qui y a emménagé l'hiver dernier.

Aiguillon du projet, Paolin Pascot, 27 ans, a fondé avec deux amis une sorte d'Amazon paysan : Agriconomie. C'était en juillet 2014. Très vite, le succès phénoménal de son entreprise auprès des exploitants agricoles le convainc de la nécessité de jouer « collectif » en se rapprochant d'entreprises qui sont en passe, grâce aux nouvelles technologies, de révolutionner le « travail au champ ». La Ferme digitale, née à l'automne 2015, sera inaugurée au Salon de l'agriculture de Paris en février 2016.

Un boom fulgurant

Ils étaient cinq au départ. Outre Agriconomie : Miimosa, une plateforme de financement participatif exclusivement dédiée à l'agroalimentaire ; Ekylibre, qui commercialise des logiciels de gestion adaptés au monde agricole ; Weenat, qui propose des capteurs (pluviomètre, tensiomètre et thermomètre mais aussi hygromètre) aidant les exploitants à prendre de meilleures décisions en termes d'arrosage ou d'intrants ; mais aussi MonPotager.com, qui permet à des citadins de cultiver à distance des « parcelles » et de se faire livrer en fruits et légumes « maison ».

« Au début de l'aventure, nous pesions, à nous 5, un peu plus de 12 emplois. Nous avons aujourd'hui embauché plus de 200 personnes », se réjouit Paolin Pascot. Six nouvelles start-up ont rejoint la Ferme digitale, début novembre. À commencer par Airinov, dont la flotte de drones, équipés de micro-caméras, survole les exploitations pour surveiller la santé des plantations. Mais aussi Axioma, qui produit des « bio-stimulants » à la fois pour les végétaux et les animaux ; Naïo Technologies, qui développe des robots agricoles ; ou encore Nexxtep, qui propose des solutions connectées (pour assurer la traçabilité des produits, la supervision de la maturation mais aussi la sécurité de la récolte). Deux autres (Bipilote et Comparateur agricole) permettent aux exploitants de gérer, au plus près, leurs terres en confiant à des algorithmes savants des choix, hier pris en consultant le ciel et en lisant l'almanach.

85 % des agriculteurs sont connectés

« Les agriculteurs ne travaillent pas aujourd'hui comme le faisaient leurs parents ou leurs grands-parents. 85 % d'entre eux sont connectés », expose Hervé Pillaud, 59 ans, éleveur vendéen qui a rejoint la Ferme digitale en tant que conseiller et publiera, en février, un ouvrage sur la question : Agronuméricus. « Le Net permet non seulement de se passer d'intermédiaires et d'alléger ainsi les charges des exploitants mais crée aussi des passerelles entre les professionnels », se réjouit-il. « Bien que certaines des entreprises membres de notre association soient concurrentes au quotidien, elles travaillent toutes ensemble pour promouvoir les innovations et les technologies utiles à l'agriculture », complète Sylvain Sengbandith. Lui-même oeuvre à la coordination technique de ce projet.

La Ferme digitale entend désormais multiplier les espaces de coworking à travers la France. Déjà présente à Ivry-sur-Seine, Châlons-en-Champagne, Bordeaux, Nantes, Lille, Lyon et Angers, l'association ambitionne de mailler davantage l'Hexagone à mesure que d'autres start-up rejoindront l'aventure. « Nous sommes aussi en pourparlers avec le ministère et plusieurs collectivités locales pour créer un événement qui pourrait être le Davos de l'agriculture 2.0 », glisse Paolin Pascot.

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation