Tunisie : L’irrigation avec les eaux usées non traitées et ses risques, en débat, à Kasserine

L’irrigation avec les eaux usées non traitées dans le gouvernorat de Kasserine et son impact sur la santé a fait l’objet d’une conférence organisée, mardi, au siège du commissariat régional au développement agricole, par l’Association ”SOS Environnement” en collaboration avec l’Association de Conservation de l’Environnement et du Patrimoine”.

L’accent y a été mis sur les risques sur la santé provenant de l’irrigation avec les eaux usées non traitées dégagées par les stations d’assainissement des villes de Kasserine et Sbeitla, ainsi que l‘usine de pâte de cellulose et de papier Alfa.

Le directeur de l’unité de contrôle des eaux auprès de la direction pour l’environnement sanitaire, Chaouki Hermessi, a indiqué, à la correspondante de la TAP dans la région, que l’usine de cellulose et de papier Alfa de Kasserine rejette, à elle seule, quotidiennement, plus de 15 mille m3 d’eaux industrielles dans l’Oued Htab, outre les eaux non traitées versées par les stations d’assainissement de Kasserine et de Sbeitla dans le milieu naturel et exploitées par certains agriculteurs.

Il a ajouté qu’aucune action efficace n’a été menée jusqu’à présent pour mettre fin à ces dépassements.

De son côté, le président de l’Association ”SOS Environnement”, Morched Garbouj, a souligné que les eaux usées non traitées notamment celles dégagées par l’usine de cellulose et de papier Alfa contiennent des substances chimiques nuisibles pour le sol, l’air et la nappe d’eau souterraine.

Des échantillons de plantations irriguées avec les eaux usées seront prélevés et envoyés pour analyses afin d’identifier les risques pour la santé.

Concernant les mesures prises pour lutter contre ce phénomène qui date de 2012, le représentant de l’arrondissement des zones irriguées auprès du commissariat régional au développement agricole, Hassen Askri, fait savoir qu’outre les campagnes de sensibilisation, des zones irriguées ont été aménagées au profit des agriculteurs contrevenants, mesure que ces derniers ont rejetée en raison du coût élevé d’exploitation, selon leurs dires.

La conférence s’inscrit dans le cadre du projet de renforcement de la décentralisation et de la démocratie participative dans l’action municipale et environnementale, assuré par l’Association ”SOS Environnement”, depuis début 2016.